Par définition, une assurance est une mutualisation du risque : on part du postulat que la probabilité d’un risque est suffisamment faible pour que son coût réparti sur l’ensemble des assurés soit supportable.
Donc c’est un raisonnement basé sur une probabilité, d’une part, et le nombre d’assurés, d’autre part.
Par exemple, si un risque à une chance sur 100 de survenir en 10 ans, pour un assuré, pour l’assureur, la probabilité est de 50/100 qu’il ait à rembourser un sinistre s’il a 50 assurés …
Plus le nombre d’assurés augmente, et plus la probabilité qu’il y ait un risque à rembourser augmente. Mais le coût à rembourser est réparti entre les assurés. Du moins, tant que ce coût reste supportable par ces derniers, qui le compare au coût qu’ils devraient supporter s’ils n’étaient pas assurés.
La probabilité d’un accident nucléaire majeur à été très fortement révisé à la hausse avec l’événement Fukushima durant lequel 3 réacteurs nucléaires ont été détruits.
Auparavant, nous avions eu Three Miles Islande, Techernobyl et quelques autres non catastrophiques, mais c’était moins une (St Laurent des Eaux, Le Blayais).
Du point de vue de l’assureur, cela fait donc au moins 5 catastrophes majeures sur un parc de 436 réacteurs civils de puissance en service dans le monde. en y ajoutant les réacteurs détruits, cela fait donc au total 441 réacteurs.
La durée de vie d’un réacteur est de l’ordre de 30 ans. Prenons 40, voire 50 ans pour faire plaisirs aux pro-nuclaires.
La probabilité d’un accident nucléaire majeur, calculées sur la fréquence historique des accidents, sur le parc et sur la durée de vie moyenne est donc de 5/(441*50) : 0,00022675….
Du point de vue de l’assureur, il y a donc chaque année une probabilité de 1/4410 d’un accident nucléaire majeur dans le monde.
Avec 58 réacteurs en services, la France a 58 fois plus de probabilité d’avoir un accident majeur chaque année, soit 1/76.Ce calcul de l’assureur n’est pas celui des probabilistes de la sureté du Nucléaire. Mais c’est celui-là qui est effectué pour calculer le montant annuel des primes d’assurances.Et pour l’assureur, un risque de 1/76 est équivalent à une certitude et ne peut être « raisonnablement » pris en charge ….
Ou…
Durée de vie : 60 ansNombre de PWR : 272Nombre d’accident majeurs ayant affecté des PWR : Three Miles Island : 1Propabilité de risques : 1/(60*272) = 1/16320 accident par an.Pour la France, en se basant sur l’accidentologie historique des PWR, et en fonction du parc actuel en fonctionnement, le risque annuel est de 1/281 par an.1Autrement dit, du point de vue de l’actuaire d’assurance, il y a près de 1 « chance » sur 300 qu’un accident majeur ait lieu chaque année en France …Qui accepterait de monter dans un avion n’ayant « seulement » qu’une chance de 300 de se crasher ? …..Pas un actuaire d’assurance …